- conniver
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⇒CONNIVER, verbe intrans.Vx. [Le suj. désigne une pers. ou un groupe de pers.] Se rendre complice, en feignant de l'ignorer et/ou en le dissimulant, d'un acte répréhensible qu'on peut et doit empêcher.A.— [Le compl. désigne une pers.] Conniver avec qqn. J'ai accusé la municipalité parisienne d'avoir connivé avec le ministre des Finances (MARAT, Les Pamphlets, Nouv. dénonciation contre Necker, 1790, p. 168).B.— [Le compl. désigne une action] Conniver à qqc. On se sent bien loin de l'époque prophétique, en lisant ces historiettes où Dieu connive aux roueries les plus avouées [de Jacob] (RENAN, Hist. du peuple d'Israël, t. 2, 1889, p. 211).Prononc. et Orth. :[
(n)nive]. Seules transcr. mod. ds Lar. Lang. fr. (avec [n] simple et ds PASSY 1914 (avec [nn] double). En ce qui concerne les dict. hist. : [nn] ds DG; LITTRÉ, LAND. 1834; [n] ds NOD. 1844, GATTEL 1841, FÉR. Crit. t. 1 1787 et FÉR. 1768. Le mot est admis ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. Av. 1577 « faire semblant de ne pas voir, tolérer » (MONLUC, Commentaires, L. VII ds HUG.); 1580 conniver à « se faire complice de » (MONTAIGNE, Essais, éd. La Pléiade, I, ch. 26, p. 211). Empr. au lat. class.. conivere (proprement « cligner ensemble ») « fermer les yeux » d'où fig. « laisser faire avec indulgence ». Fréq. abs. littér. :8.
conniver [kɔnive] v. intr.ÉTYM. Mil. XVIe, Montluc; lat. conivere « se fermer (en parlant des yeux); fermer les yeux (aussi fig.) ».❖♦ Littér. et vx. Être complice, être de connivence. || Conniver avec qqn. || Conniver à qqch. : fermer les yeux sur…, par connivence (encore chez Renan, in T. L. F.).
Encyclopédie Universelle. 2012.